Le livre le plus glauque de ma vie

Le livre que je vais présenter est un roman que je voulais absolument découvrir, qui faisait partie de ma liste de souhaits depuis début 2020. Une bonne âme me l'a offert pour Noël (après m'avoir demandé de choisir moi-même dans ma liste). Deux mois que je voulais l'avoir entre les mains et j'ai enfin eu le courage de l'ouvrir en février. Je ne m'attendais pas vraiment à ce que j'ai lu

Ce livre a reçu le prix des imaginales 2020, mais il fait encore partie de ces romans qui ne sont pas assez mis sur le devant de la scène et qui mériteraient pourtant d'être connus.

Vita Nostra - Marina et Sergueï Diatchenko - Ed. L'atlante - 528p.

résumé : Vita nostra brevis est, brevi finietur…
« Notre vie est brève, elle finira bientôt… »

C’est dans le bourg paumé de Torpa que Sacha entonnera l’hymne des étudiants, à l’« Institut des technologies spéciales ». Pour y apprendre quoi ? Allez savoir. Dans quel but et en vue de quelle carrière ? Mystère encore. Il faut dire que son inscription ne relève pas exactement d’un choix : on la lui a imposée… Comment s’étonner dès lors de l’apparente absurdité de l’enseignement, de l’arbitraire despotisme des professeurs et de l’inquiétante bizarrerie des étudiants ?

Oubliez tout ce que vous connaissez

Oubliez tout ce que vous connaissez de la construction des romans SFFF, ce livre est un OVNI. Premier tome d'un triptyque qui n'a de communs avec ses deux autres tomes que la thématique des métamorphoses (référence aux métamorphoses d'Ovide), seul celui-ci est traduit en français pour le moment. Si vous souhaitez vous attaquer aux deux autres, il faudra patienter, en espérant qu'ils soient traduits.

Vita Nostra est un livre très difficile à qualifier et à noter. Si je devais me fier à ce que j'ai ressenti lors de ma lecture, je dirais que les auteurs ont voulu nous faire vivre ce que Sacha vit au cours de son histoire, à savoir oublier tout ce que nous connaissons, tel que nous le connaissons pour avoir une autre vision du Monde plus réaliste et moins matérialiste. On vit une déconstruction par le biais d'images qui nous semblent absurdes et auxquelles nous ne comprenons pas grand chose - tout comme Sacha - pour au final revoir les choses et les évènements complètement différemment et avec une certaine logique.

Pour écrire, les auteurs se sont à priori appuyés sur Les Métamorphoses d'Ovide (que je n'ai malheureusement pas lues mais qui est dans ma bibliothèque - une raison de plus de l'en sortir pour m'attaquer à ce classique littéraire) ce qui m'aurait peut-être aidée pour la compréhension de leurs intentions. Cela m'aurait peut-être également permis de ne pas rester coi sur la fin, car même lorsque j'ai pensé avoir compris, je me suis rendue compte que je n'avais peut-être pas vraiment compris.

Au-delà des phases où Sacha est dans cet institut, nous assistons à des bribes de sa vie d'étudiante, des relations compliquées, des amours, des amitiés, ce qui a tendance à donner un bon rythme. Ces périodes là permettent de reposer un peu notre cerveau bouillonnant pendant les périodes de cours et d'échanges plus énigmatiques les uns que les autres avec ses professeurs et tuteur. Je pense que pour lire ce livre, il faut pouvoir se construire une image mentale de l'histoire assez claire. Mais ce n'est parfois même pas suffisant car certains passages relèvent de l'impossible, voire de l'inconcevable. C'est ce qui me fait penser que ce roman atteint son but, car pour nous représenter l'histoire il faut savoir passer au-dessus de ce que nous concevons comme réalisable.

Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ma lecture, mais elle a été très difficile à comprendre et à appréhender. Si vous n'aimez pas vous prendre la tête sur un roman, passez votre chemin, mais si vous êtes un inconditionnel d'énigmes en tout genre, tentez le coup, cela pourrait vous plaire.

Pour ma part, j'avoue être directement passée sur une lecture beaucoup plus fluide après la lecture de celui-ci. Ce qui est sûr, c'est qu'il va me rester gravé un petit moment en mémoire comme étant le livre le plus bizarre que j'ai pu lire jusque maintenant.

4/5


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