Les testaments - Margaret Atwood (Critique)


Qui n'a jamais entendu parler de la Servante écarlate ? Cette série diffusée depuis 2017 qui a donné envie à des millions de gens de se plonger dans le livre de Margaret Atwood ?

Je dois avouer que je fais partie de cette catégorie là. J'aime les romans d'anticipation, les dystopies. Je ne pouvais décemment pas passer à côté de cette œuvre. 

Lors de ma lecture de la Servante écarlate, je me suis dit que bon nombre de personnes ont du être déçues du contenu du roman. Car il ne s'y passe, pour ainsi dire, rien. Mais pas rien, dans le sens "on s'emmerde", rien dans le sens où notre servante est impuissante face à Gilead (Galaad) qui se met en place. 
On suit les débuts de cette société qui réduit en esclavage les femmes capables de procréer ayant vécu dans le pêché (non mariées pour la faire courte) - arrachées de force à leurs enfants, subissant un viol mensuel pour donner un bébé à des familles puissantes qui ne le peuvent pas. Ce premier opus nous avait bien mis en jambe face aux horreurs de Galaad.

Est venue la série sur laquelle Margaret Atwood s'appuie pour constituer la conclusion qu'elle a souhaité donner à la République de Galaad. 34 ans séparent les deux romans, mais le style de madame n'a pas pris une ride

Attardons nous un peu plus sur sa suite : Les testaments. C'est parti !


Résumé :

15 ans ont passés depuis les évènements de la servante écarlate. Galaad est en train de pourrir de l'intérieur et les relations entretenues avec le Canada sont compliqués. Entre partisans de Galaad et ceux qui tentent de se dresser contre, il faut jongler. Des taupes se trouvent des deux côtés de la barrières. Parmi fanatiques et révolutionnaires, nous suivons 3 personnages :

- Daisy, une adolescente vivant au Canada
- Agnès, une jeune femme modelée par Galaad
- Une des tantes fondatrices de Galaad
Le devenir de Galaad est lié au destin de ces trois femmes au destin exceptionnel.

Mon avis :

Quelle conclusion brillante !
Margaret Atwood a su surfer avec justesse sur la vague qu'a produit la série afin de nous offrir son point de vue sur l'univers qu'elle avait créé. 
En effet, nous avons la suite de son premier roman La servante écarlate, mais nous avons des références et des clins d’œil à la série qui a pris la liberté de donner une histoire à la servante évoquant sa vie dans le livre.
Pour ceux qui sont totalement fan et à jour que ce soit du livre ou de la série, c'est du pur bonheur de retrouver des personnages que l'on a connu tout au long de la série. 
Ainsi - et je ne pense pas spoiler en révélant cela - La tante fondatrice de Galaad que l'on suit n'est autre que Tante Lydia. Pour ma part, c'est un personnage que je suivais avec intérêt dans la série car je l'ai trouvé profond et complexe. Quelle ne fut pas ma joie de retrouver ce personnage donnant une véritable suite à cette histoire.

Nous sommes sur la suite des évènements de la série et Galaad n'a jamais cessé de chercher après le bébé "volé" par Defred et envoyé au Canada, justement nommé ici Bébé Nicole. Ce bébé est devenu une figure. Son portrait est accroché partout, de sorte que personne ne l'oublie. Bébé Nicole est un symbole d'espoir pour les habitants de Galaad et un moyen de propagande pour ses dirigeants.

Ici Margaret Atwood nous décrit un Galaad donne le pouvoir aux hommes, qui est en réalité détenu par des femmes, qui doivent faire preuve d'ingéniosité pour se garder en vie. Tante Lydia l'a bien compris. 
On nous décrit également la crainte dans laquelle les jeunes filles sont élevée et le profit qu'en tire les hommes qui arrivent à avoir un peu de pouvoir. 
Les jeunes filles sont réduites à attendre qu'un potentiel mari veuille bien d'elle. Elles sont mariées au plus tôt afin de faire profiter leur famille d'un statut.

J'ai bien aimé le faitt de donner un traitement différents aux enfants nés de servantes. Ces enfants là, kidnappés et adoptés (rien que ça), ont été conditionnés par Galaad. 
Agnès a été adopté par une épouse décédée et laissée totalement de côté par le commandant derrière qui cherche simplement à se débarrasser d'elle au plus vite car elle devient gênante dans sa nouvelle vie. Elle est montrée du doigt à l'école car c'est une fille de Servante (Servante qui au passage sont réduite à un état de pute, elles sont comme intouchables au final).

Je vais arrêter de m'étendre sur cette lecture avant de tout dévoiler. J'ai adoré, c'est bien écrit, la conclusion de cette dystopie est simplement géniale.
Pas de suspens non plus pour la note, c'est un gros coup de cœur, comme le premier roman : 5/5

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