Le Tombeau du Roi Squelette - Serge Brussolo


 Dans le cadre du mois de la fantasy, j'achève cette seconde lecture qui entre dans la Catégorie XI - Galadriel. Cette catégorie impliquait de lire un livre contenant de la sorcellerie ou de la magie.
 
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Serge Brussolo est un monstre de l'écriture. Vous avez sans doute déjà entendu parler de Peggy Sue ou Sigrid, ne cherchez plus après l'auteur, c'est ce Monsieur.

Cocorico ! Car il se trouve que l'auteur est français. Admiré et estimé par plusieurs catégories de lecteurs, les fans de SF, de fantasy, petits et grands, il continue de faire rêver des milliers de lecteurs.

Le Tombeau du Roi Squelette, premier tome de la saga de Shagan & Junia, paru aux éditions Fleuve Noir en 1988. N°1627 de la collection Anticipation.

 

Résumé

Shagan, un jeune cul-de-jatte et Junia, une géante à la force surhumaine se retrouvent, lors d'une de leur livraison, confrontés à des forces obscures. Pas de doute, tous ces maléfices sont l’œuvre du Roi Squelette. Esclaves du magicien forgeron Massalian, ils devront affronter leurs peurs et descendre dans les abysses du mal afin de pouvoir rester en vie.

Mon avis

Je pense que ce premier tome de la saga Shagan & Junia fait partie soit des romans qui ne sont pas bons à prendre, soit des romans qui ont mal vieilli. Avant d'aborder véritablement ce que j'ai pensé de ce livre, je me pose une question qui, je pense, est assez importante dans l'approche que vous pourrez avoir de ce récit :

Est-ce que Serge Brussolo souhaitait que cette saga soient référencée comme étant quelque chose de construit, de sérieux ou alors partait-il sur quelque chose qui aurait tendance à virer dans l'absurde ?

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Je ne m'attendais absolument pas à ce que j'ai lu. J'abordais Le Tombeau du Roi Squelette comme une aventure de Fantasy avec 2 protagonistes originaux. Je suis sortie de ma lecture avec ma question encore sur les bras, ce qui fait qu'il va être difficile d'aborder ce livre avec un avis totalement arrêté.

Ma première impression est que ce roman de Fantasy des années 80 suintait un peu - beaucoup ! - le Nanard. Volontaire ou non, ça c'est une autre question. Dans tous les cas, j'ai été un peu déçue de ne pas y trouver ce que je pensais.

Je ne m'éterniserai pas sur la couverture du roman qui... donne un peu le ton sur ce qu'on pensait des récit de Fantasy dans les années 80. Si la SFFF (Science-fiction, Fantasy, Fantastique) a hérité du terme "Mauvais genre" et ce encore aujourd'hui, ce n'est pas pour rien. Il y en a à qui ça plaira, cette authenticité dans les couvertures de ce genre de roman, mais ayant découvert la Fantasy bien après avec de belles couvertures de nature, d'elfes et de petits oiseaux, je n'adhère pas vraiment à celle-ci.

Le Roi Squelette ça sonnait vraiment super méchant, hyper charismatique, ça parlait de magie. Je m'attendais à de la Dark Fantasy avec quelque chose d'épique. Si c'est ce que vous attendez aussi, passez votre chemin !
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Venons en au corps du roman, et je commencerai par les choses qui m'ont dérangées. De tout le roman, nous avons 2 femmes évoquées qui sont Junia et la mère de Shagan. Je soupçonne que l'auteur ai laissé parler ses fantasmes sur ses personnages. Pour faire court, ces deux personnages féminins sont réduits à leur sexualité et la forme de leur corps qui donne à parler aux hommes aux idées tordues et aux femmes jalouses de cette "perfection" détaillée et exhibée. Le vêtement est ici utilisé pour cacher des choses dont on a honte - la mère de Shagan commence à s'habiller alors que son corps a été déformé par la grossesse. Il y a quelque chose d'affreusement gênant à la lecture surtout concernant la sexualité de ces femmes. Est-ce volontaire ? est-ce pour dénoncer quelque chose ? Au vu de la gêne que j'ai ressenti - et qui ne faisait nullement avancer l'histoire, ces paragraphes sont tout bonnement inutiles à mon sens - je pencherai pour la première hypothèse.
Je n'ai pas apprécié plus que ça le style que Serge Brussolo a adopté dans ce roman. J'ai eu l'impression d'une histoire écrite sur une bonne idée de base et bâclée - ou en tout cas très mal développée. Il y a eu l'idée des personnages, l'idée du Roi Squelette qui était vraiment bonne (je reviendrai après sur ce qui m'a plu), mais ce récit manquait clairement de fond et de profondeur à mon goût. C'est bateau et trop court. Je me suis même demandé si j'avais le roman en entier car il fait moins de 200 pages.

MAIS (car il y a toujours un mais...)

D'autres choses m'ont plu. Étrangement, le fait de ne pas savoir dans quoi je mettais les pieds a tendance à me faire dire qu'il faut que je lise la suite, car c'est uniquement comme ça que je saurai si c'est de la Fantasy qui a mal vieilli ou alors de l'absurde pas assez poussé.
Le fait que Shagan et Junia soient des héros que l'on n'a pas l'habitude de voir - un cul-de-jatte et une géante pour rappel - fait que ce sont des personnages que j'ai envie de revoir car je sens qu'ils ont une vraie histoire. Dans ce premier tome on a quelques chapitres qui reviennent sur l'enfance de Shagan (qui n'a vraiment pas été une partie de plaisir) et on sent qu'il y a un potentiel de profondeur et d'histoire sombre là-dedans. 
On parle d'esclaves qui sont à la merci d'un magicien forgeron qui ne pèse pas bien lourd dans le game. Ce sont des jeunes qui ont eu la vie dure et qui rêvent de liberté, ils en veulent. Massalian est un personnage manipulateur profitant de la soif de liberté et de l'espoir de ses jeunes esclaves pour profiter d'eux et les asservir autant qu'il le souhaite. Là-dessus il y a quelque chose qui mérite d'être développé.
J'ai apprécié l'idée du Roi Squelette. Voir le mal se répandre tout a long du livre et entretenir une certaine peur, un certains suspens (Qui est le Roi Squelette ? A quoi ressemble t-il ?) donne un peu de relief au roman.

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Ce premier tome n'est pas une réussite mais je me permets de croire que pour avoir sorti 6 autres romans de cette saga, l'auteur a du rectifier le tir ou alors partir à fond dans le délire absurde mais en donnant plus de valeur et de profondeur à son histoire. J'ai donc envie de lui laisser une seconde chance et de m'attarder sur le second roman (publié en 1989...) pour voir ce qu'elle a dans le ventre.
Je note le second tome dans les livres à mettre dans ma PAL prochainement tout de même. Cela n'enlève rien à ce que le premier opus apporte, et donc je reste sur un petit

2/5

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