Le Post-Apo juste avant le Post-Apo

La première fois que j'ai entendu parler de Joe Hill, c'est par le biais de ce roman qui avait été un véritable coup de cœur pour la personne qui l'avait lu. Ayant des goûts en communs, je m'étais dit que je me le mettrais bien sur ma Wishlist en attendant de le trouver à un prix raisonnable.

Ce n'est pas en allant à la bibliothèque, mais en allant faire un tour chez ma bouquiniste, juste après ma grosse panne de lecture. Nom évidemment associé à Stephen King puisque l'auteur en question n'est autre que son fils, le livre était là, bien visible dans le rayonnage, me tendant les bras. Alléchée par le titre - et par le prix - je me suis ruée dessus comme une gosse sur ses cadeaux de Noël.

L'ayant mis de côté en attendant de pouvoir le ranger dans ma bibliothèque dans laquelle je n'avais plus de place, il a attendu un bon mois avant d'être descendu dans ma bibliothèque principal mais très peu de temps avant d'en être ressorti pour lecture. Étant donné que ce roman fait partie de mes derniers achats de 2020, il me permettait d'écouler mes stocks non lus. Et bien m'en a pris

 
L'Homme-feu - Joe Hill - 978 pages - Ed. JC LATTES 2018

Résumé : Personne ne sait exactement quand et où tout a commencé. Sur le corps des individus contaminés apparaissent des tatouages mordorés qui s’embrasent, causant la mort par combustion. Boston, Détroit, Seattle ont déjà basculé dans le chaos. Il n’existe aucun antidote. Lorsque Harper, infirmière dévouée et bienveillante, découvre les premières marques sombres sur sa peau, elle vient d’apprendre qu’elle est enceinte. Paniqué, son mari fuit. Dans un monde en ruine, ou de petites communautés se forment et des milices traquent les malades pour les exterminer, Harper est secourue par un homme capable de contrôler ce feu intérieur. Mais l’infirmière ne dispose que de peu de temps pour percer le secret de l’homme feu, avant qu’elle et son enfant ne soient réduits en cendres… Dans cette fable pré-apocalyptique vertigineuse, Joe Hill explore la part obscure de l’homme et sa formidable puissance de vie.

J'ai aimé, un peu, beaucoup, passionnément !

Premier livre (pavé devrais-je dire !) de cet auteur pour moi, j'ai trouvé que Joe Hill avait un style, une patte déjà bien à lui dans l'écriture de ce roman. Je ne suis pas une experte de la famille King, mais je dirais que l'écriture c'est quelque chose qu'ils se transmettent dans les gênes.

Il est difficile de se mettre à la place d'une femme lorsque l'on est UN écrivain, mais je dirais qu'il est encore plus difficile pour UN auteur de se mettre à la place d'une femme enceinte. Je trouve que Harper est un personnage vraiment crédible, dans ses gestes, dans sa manière d'agir et de réfléchir (étant moi-même une femme enceinte jusqu'aux yeux lors de la lecture de ce roman). Harper est un personnage intéressant, qui veut bien faire, mais qui veut avant tout préserver son bébé et le faire naître. Difficile de concevoir et d'avancer dans un monde qui tourne à l'apocalypse et à l'anarchie mondiale.On se trouve dans un moment ou le monde devient décadent et parano avec la propagation de l’Écaille. Pendant que certains cherchent des solutions pour vivre avec la maladie pendant que des groupes de "chasseurs" se forment afin d'exterminer les malades. Lors de cette période, on a un tableau de ce que pourrait donner le pire de l'humanité pendant qu'Harper et ses amis tentent de conserver le meilleur. Ce livre est rempli d'horreur et fait un joli portrait / une belle satyre de la société actuelle. Parallèlement, Harper est doté de quelque chose qui ne la quittera pas tout le long du récit : l'espoir. L'espoir de pouvoir survivre, de donner naissance à son enfant et d'un monde nouveau où la maladie doit être apprivoisée.

J'avais clairement peur d'attaquer ce pavé de 978 pages, mais je ne les ai honnêtement pas vu passer. L'écriture de Joe Hill et le travail de traduction sont vraiment impeccables et permettent une lecture très lisse. On se laisse entraîner par l'histoire, par cette décadence collective et ces volées d'espoirs.

Ce roman m'a donné très envie de découvrir l'auteur dans ses autres romans et je pense que c'est ce que je ferai lorsque j'en aurais l'occasion.

4.5/5

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